Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/182

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bras en passant la main droite sur l’épaule gauche, et, inclinant la tête en même temps, ils se baisèrent sur la bouche, suivant la mode des prairies.

L’Unicorne salua ensuite Curumilla de la même façon.

Cette cérémonie préliminaire terminée, le chef comanche prit la parole :

— Mes frères sont les bienvenus dans le village de ma tribu, dit-il ; je les attendais avec impatience. J’avais chargé le chef de la prière des Visages Pâles de les inviter en mon nom.

— Il s’est acquitté de sa mission dès hier soir ; je remercie mon frère d’avoir pensé à moi.

— Les deux grands chasseurs étrangers sont les amis de l’Unicorne, son cœur était triste de ne pas les voir près de lui pour la chasse au bison que préparent les jeunes gens.

— Nous voilà ; nous nous sommes mis en route ce matin au lever du soleil.

— Que mes frères me suivent, ils se reposeront auprès du feu du conseil.

Les chasseurs s’inclinèrent affirmativement.

On leur donna à chacun un cheval, et, sur un signe de l’Unicorne, qui s’était placé entre eux deux, la troupe repartit au galop et retourna au village, où elle entra au bruit assourdissant des tambours, du chichikoue, des cris de joie des femmes et des enfants qui saluaient leur retour, et des aboiements furieux des chiens.

Lorsque les chefs furent assis autour du feu du conseil, la pipe fut allumée et présentée cérémonieusement aux deux étrangers, qui fumèrent silencieusement pendant quelques minutes.