Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/189

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vent leur sauver la vie ; mais il paraît que ce système de traitement, qui serait impraticable en Europe, réussit parfaitement aux chevaux, qui s’en trouvent beaucoup mieux que si l’on avait pour eux des soins plus doux.

Le chef des vaqueros fit son rapport.

Une manade de dix mille têtes environ se trouvait à deux lieues dans la plaine, paissant tranquillement mêlée à quelques bisons et quelques elks.

Les chasseurs gravirent une colline du sommet de laquelle il leur fut facile d’apercevoir à l’horizon une foule innombrable d’animaux, groupés de la façon la plus pittoresque et ne semblant nullement se douter du danger qui les menaçait.

Pour faire la chasse aux chevaux sauvages, il faut, comme les Mexicains, être de véritables centaures.

J’ai vu accomplir aux ginètes de ce pays des prouesses hippiques miraculeuses devant lesquelles pâliraient nos européens.

D’après le rapport du vaquero, don Miguel et ses invités tinrent conseil.

Voici ce qui fut résolu :

On forma ce que l’on nomme au Mexique le grand cercle des chevaux sauvages, c’est-à-dire que les plus habiles cavaliers s’échelonnèrent dans toutes les directions, à une certaine distance les uns des autres, de manière à former un immense cercle.

Les chevaux sauvages sont extrêmement méfiants ; leur instinct est si grand, leur odorat si subtil, que le plus léger souffle de la brise suffit pour leur apporter les émanations de leurs ennemis et les faire détaler avec une vitesse vertigineuse.

Il faut donc agir avec la plus grande prudence et