user de beaucoup de précaution si on veut les surprendre.
Lorsque tous les préparatifs furent faits, les chasseurs échelonnés, chacun mit pied à terre, et traînant sa monture après soi, se glissa dans les hautes herbes afin de resserrer le cercle de plus en plus.
Cette manœuvre durait depuis quelque temps déjà, l’on s’était sensiblement rapproché, lorsque la manade commença à donner quelques signes d’inquiétude.
Les chevaux, qui jusque-là avaient brouté tranquillement, relevèrent la tête, dressèrent les oreilles et hennirent en aspirant l’air.
Puis tout à coup ils se réunirent, formèrent une troupe compacte, et partirent au petit trot dans la direction d’un bois de cotonniers qui se trouvait sur les rives du fleuve.
La chasse allait commencer.
Sur un signe de don Miguel, six vaqueros bien montés s’élancèrent à toute bride au-devant de la manade, en faisant siffler leurs lassos au-dessus de leur tête.
Les chevaux, effrayés de l’apparition des cavaliers, rebroussèrent chemin en toute hâte, en poussant des hennissements de terreur, et s’enfuirent dans une autre direction.
Mais chaque fois qu’ils tentaient de franchir la limite du cercle formé par les chasseurs, des cavaliers s’élançaient au milieu d’eux et les obligeaient à rétrograder.
Il faut avoir assisté à une pareille course, avoir vu cette chasse dans les prairies, pour se faire une idée du spectacle magnifique qu’offrent toutes ces nobles bêtes, l’œil en feu, la bouche écumante, la tête fièrement re-