Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/21

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— Qui va là ? demanda le Mexicain d’une voix forte.

— Un ami, don Miguel Zarate, répondit-on.

— Ah ! c’est vous, don Valentin, reprit le Mexicain ; vous arrivez à propos pour assister à une belle chasse.

— Ah ! ah ! reprit l’homme qui avait déjà parlé ; puis-je vous aider ?

— Inutile, seulement hâtez-vous si vous voulez voir.

Les branches s’écartèrent brusquement et deux hommes apparurent dans la clairière. À la vue des jaguars, ils s’arrêtèrent, non de crainte, car ils posèrent tranquillement à terre la crosse de leurs rifles, mais afin de laisser au chasseur toutes les facilités de sortir victorieux de son téméraire combat.

Les jaguars semblèrent comprendre que le moment d’agir était venu ; comme d’un commun accord, ils se rassemblèrent sur eux-mêmes et bondirent sur leur ennemi.

Le premier, frappé au vol par une balle qui lui traversa l’œil droit, roula sur le sol, où il resta immobile.

Le second fut reçu à la pointe du machete du chasseur, qui, son rifle déchargé, était tombé un genou en terre, le bras gauche garanti par son zarape en avant et le machete de la main droite.

L’homme et le tigre tombèrent l’un sur l’autre en se débattant.

Après une lutte de quelques secondes, un seul des deux adversaires se releva.

Ce fut l’homme.

Le tigre était mort.

Le machete du chasseur, guidé par une main ferme, lui avait traversé le cœur de part en part.

Pendant ce rapide combat, les nouveaux venus n’a-