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Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/307

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rons de cette prison que libres, ou pour marcher au supplice.

— Je n’ai pas le courage de vous blâmer, messieurs, de votre résolution héroïque ; en pareil cas j’agirais de même. Il vous reste un bien faible espoir, attendez : peut-être d’ici à quelques heures, des événements imprévus viendront-ils changer la face des choses.

— Nous n’espérons plus rien, mon père.

— Cette parole est un blasphème dans votre bouche, don Miguel. Dieu peut ce qu’il veut ; espérez, vous dis-je.

— J’ai tort, mon père, pardonnez-moi.

— Maintenant je suis prêt à entendre votre confession.

Les prisonniers s’inclinèrent.

Le père Séraphin les confessa l’un après l’autre et leur donna l’absolution.

— Holà ! cria le geôlier à travers la porte ; hâtez-vous, il se fait tard ; bientôt il sera impossible de sortir de la ville.

— Ouvrez, répondit le missionnaire d’une voix ferme.

Le geôlier parut.

— Eh bien ? demanda-t-il.

— Éclairez-moi, et conduisez-moi hors de la prison ; ces caballeros refusent de profiter de la chance de salut que je suis venu leur offrir.

Le geôlier secoua la tête en haussant les épaules.

— Ils sont fous, dit-il.

Et il sortit suivi du prêtre, qui, du seuil de la porte, fit un dernier geste d’espoir à ses pénitents en leur montrant le ciel.

Les prisonniers restèrent seuls.