À la suite de ces paroles, prononcées d’un ton ferme et péremptoire, il y eut un instant de silence suprême.
Les officiers mexicains réfléchissaient tristement au sort affreux qui menaçait leurs amis.
L’Unicorne continua :
— Que dit mon père ? attacherons-nous nos prisonniers au poteau du sang ou leur rendrons-nous la liberté ?
— Quelle rançon demandez-vous ? reprit le général.
— Écoutez, vous tous, chefs des Visages Pâles, ici présents, et jugez de la clémence et de la générosité des Comanches : nous ne voulons pour la vie de ces cinq chefs que la vie de deux hommes.
— C’est bien peu, en effet, observa le général, et quels sont les deux hommes dont vous demandez la vie ?
— Les Visages Pâles les nomment : le premier, don Miguel Zarate ; le second, le général Ibañez.
Le gouverneur tressaillit.
— Ces deux hommes ne peuvent vous être remis, répondit-il ; ils sont condamnés à mort, demain ils mourront.
— Bon, mes prisonniers seront torturés ce soir, répondit impassiblement le chef.
— Mais, s’écria vivement le général, ne serait-il pas possible de nous arranger autrement ? Que mes frères me demandent une chose que je puisse leur donner, et…
— Je veux ces deux hommes, interrompit vivement le chef, sinon mes guerriers les délivreront eux-mêmes, et alors les chefs comanches ne pourront s’opposer aux dégâts que commettront leurs guerriers dans la ville.
Un des officiers qui assistaient à l’entrevue fut ou-