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Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/319

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tré du ton affecté depuis le commencement de l’audience par l’Unicorne. C’était un vieux soldat fort brave : la lâcheté de ses compagnons lui fit honte.

Il se leva.

— Chef, dit-il d’une voix ferme, vos paroles sont bien hautaines ; elles sont folles dans la bouche d’un ambassadeur. Vous vous trouvez avec deux cents guerriers à peine au milieu d’une ville peuplée d’hommes braves ; malgré tout mon désir de vous être agréable, si vous ne respectez pas davantage l’assemblée devant laquelle vous vous trouvez, prompte et sévère justice sera faite de votre insolence.

Le chef indien se tourna vers ce nouvel interlocuteur dont le discours avait excité un murmure de sympathie.

— Mes paroles sont celles d’un homme qui ne craint rien et tient entre ses mains la vie de cinq hommes.

— Eh ! reprit vivement l’officier, que nous importent ces hommes ? S’ils ont été assez maladroits pour se laisser prendre par vous, qu’ils subissent les conséquences de leur folie ; nous ne pouvons payer pour eux ; d’ailleurs on vous l’a dit déjà, ceux que vous réclamez doivent mourir.

— Bon ! nous nous retirons, dit fièrement l’Unicorne ; de plus longs discours sont inutiles, nos actions parleront pour nous.

— Un instant ! s’écria le général, tout peut s’arranger encore ; une détermination connue celle dont il s’agit ne se peut terminer ainsi de suite ; nous avons besoin de réfléchir aux propositions qui nous sont faites. Mon fils est un chef ; il est sage qu’il nous donne un terme raisonnable pour que nous ayons le temps de lui répondre.