Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/385

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— Aidez-moi, et nous le saurons. Ce malheureux n’est qu’évanoui, la perte du sang a seule causé la syncope dans laquelle il est plongé.

Don Pablo, fortement intrigué par cette rencontre singulière, obéit sans observation aux recommandations du missionnaire. Les deux hommes saisirent alors le blessé et l’emportèrent doucement au logement du père Séraphin, où ils se proposaient de lui donner tous les secours que son état exigeait.

À peine tournaient-ils le coin de la rue, que par l’extrémité opposée plusieurs hommes apparurent.

Ces hommes étaient le Cèdre-Rouge et ses complices.

Arrivés devant la maison, ils s’arrêtèrent.

Toutes les fenêtres étaient plongées dans l’obscurité la plus profonde.

— Quelle est la chambre de la jeune fille ? demanda le squatter à voix basse.

— Celle-ci, répondit Nathan en la désignant.

Le Cèdre-Rouge s’approcha à pas de loup de la maison, planta son poignard dans la muraille, se haussa jusqu’à la croisée et colla son visage à la vitre.

— Tout va bien, elle dort, dit-il en redescendant. Vous, Fray Ambrosio, à un coin de la rue ; vous, Garote, à l’autre, et ne nous laissez pas surprendre.

Le moine et le gambusino se rendirent au poste qui leur était assigné.

Lorsque le Cèdre-Rouge fut seul avec son fils, il se pencha à son oreille.

— Qu’as-tu fait de ton frère, lui demanda-t-il, après l’avoir frappé ?

— Je l’ai laissé à la place où il est tombé.