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Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/442

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sortit son calumet de sa ceinture, l’alluma et commença à fumer.

Valentin le laissa faire sans lui adresser un mot, mais aussitôt qu’il le vit absorbé par sa pipe, il lui posa la main sur l’épaule.

— Eh bien ? lui dit-il.

— Curumilla les a vus, répondit l’ulmen.

— Bon ! ils sont nombreux ?

— Dix fois le nombre des doigts de mes deux mains et une fois en plus.

Caramba ! s’écria Valentin, ils sont tant que cela ? Nous aurons fort à faire alors.

— Ce sont des chasseurs résolus, appuya le chef.

— Hum ! savez-vous quand ils partiront ?

— Ce soir, au lever de la lune nouvelle.

— Ah ! ah ! Je vois leur projet, fit le chasseur ; ils veulent traverser le gué del Toro avant le jour.

Curumilla baissa affirmativement la tête.

— C’est juste, observa Valentin ; une fois le gué del Toro traversé, ils seront dans le désert et n’auront plus, comparativement, rien à redouter, ou du moins ils le supposent. Il faut avouer, reprit-il en s’adressant à ses amis, que le Cèdre-Rouge est un coquin bien remarquable : rien ne lui échappe, mais cette fois il a affaire à rude partie : j’ai une revanche à prendre contre lui, et, avec l’aide de Dieu, je la prendrai éclatante.

— Qu’allons-nous faire ? demanda don Miguel.

— Dormir, répondit Valentin. Nous avons encore plusieurs heures devant nous, profitons-en ; dans la nouvelle vie que nous commençons, il ne nous faut rien négliger ; le corps et l’esprit doivent être reposés, afin que nous puissions agir vigoureusement.