dence de ramener sa prisonnière dans le lieu même où on l’avait découverte.
Les deux complices du squatter passèrent tranquillement la journée à jouer à crédit au monté et à se faire des alburs, chacun d’eux escamotant la coupe avec une dextérité qui faisait honneur à leur expérience à ce noble jeu.
Personne ne vint les déranger et jeter un regard indiscret dans cet antre infâme qui, au soleil doré par ses chauds rayons, avait un air d’honnêteté qui faisait plaisir à voir et suffisait amplement pour dissiper les soupçons.
Vers neuf heures du soir, la lune, quoique nouvelle, se leva splendide dans un ciel d’un bleu profond semé d’étoiles brillantes.
— Je crois qu’il est temps de nous préparer, compère, dit Fray Ambrosio : voici le disque de la lune qui apparaît entre le feuillage des chênes-acajous et des lentisques de la huerta de votre voisin.
— Vous avez raison, señor padre, nous allons partir ; laissez-moi seulement, je vous prie, terminer ce coup : c’est un des plus beaux que j’aie encore vus.
— En effet, c’est le retour du siete de copas, l’albur est presque certain.
— Caspita ! je parie une pepita grosse comme mon poing pour le siete de copas.
— Tenu pour le dos de espadas. Quelque chose me dit qu’il sortira premier, surtout si vous retroussez les manches de votre jaquette qui doivent horriblement vous gêner pour amener les cartes.
— Mon Dieu non, je vous assure ; et tenez, que vous disais-je ? voici le siete de copas.
— En effet, c’est extraordinaire, répondit avec un