Page:Aimard - Le Grand Chef des Aucas, 1889.djvu/205

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Louis était étendu en travers de l’entrée de la porte.

— Pourrai-je prendre la garde bientôt ?

— Immédiatement, si cela vous plaît.

— Merci.

Après avoir profondément salué don Tadeo, le général sortit d’un pas pressé.

— Pauvre homme ! dit Valentin.

— Hein ! fit don Tadeo.

— Je dis, pauvre homme !

— J’ai fort bien entendu, mais de qui parlez-vous ?

— De ce malheureux qui sort d’ici.

Don Tadeo haussa les épaules.

Valentin lui jeta un regard étonné.

— Savez-vous d’où vient cette sollicitude de ce pauvre homme, ainsi que vous le nommez, pour son ami ?

— Eh ! mais de son amitié, c’est clair.

— Vous croyez ?

— Certes.

— Eh bien ! vous n’y êtes pas du tout, mon ami ; ce pauvre général ne désire être auprès de son ancien compagnon d’armes que pour avoir la facilité de supprimer les preuves de sa complicité dans l’échauffourée d’aujourd’hui, preuves que don Pancho porte sur lui probablement, et que l’autre veut faire disparaître à tout prix.