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Le Forestier

— Certes, José, et à l’instant, s’il vous plaît ; nous n’avons rien à faire cette nuit, ce sera du temps de gagné.

La visite projetée commença aussitôt, elle fut minutieuse et dura plusieurs heures ; il était près de minuit lorsqu’elle fut enfin terminée et que les trois hommes se livrèrent au repos.


VIII

Comment le comte de Castel Moreno s’installa dans sa nouvelle demeure


Le lendemain, un peu avant huit heures du matin, don Fernan et sa suite, composée de Michel le Basque et du guide indien José, qui avaient quitté la casa Florida au lever du soleil, entrèrent dans la ville de Panama par la porte opposée à celle près de laquelle était située la maison louée à don Jesus Ordoñez.

Le jeune homme avait exigé qu’il en fût ainsi, afin que la nouvelle de son arrivée fût promptement connue et se répandit dans la ville.

Ce qui ne manqua pas, grâce aux indiscrétions calculées de José, à qui la leçon avait été faite, et qui répondait avec la plus gracieuse complaisance aux questions qu’à chaque pas lui adressaient avec empressement les curieux.

Don Fernan s’arrêta sur le port et entra dans la douane, dont il demanda le directeur en déclinant son nom et ses titres.

Le directeur, gros petit homme à la face bouffie, se hâta d’arriver et s’excusa avec la politesse la plus exagérée d’avoir fait attendre Son Excellence.

Le jeune homme coupa court à ses offres de service en le priant de lui faire expédier le jour même les ballots arrivés pour lui sur la caravelle la Santissima Trinidad, et déposés à la douane, ce à quoi le directeur s’engagea en se confondant en excuses au moins inutiles, puis le comte prit congé de lui et se retira.

Après avoir traversé la Plaza Mayor, la calle de Mercadères, celle de Pla-