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Le Forestier

— Avez-vous des réclamations à élever contre la chasse-partie générale ? demanda Montbarts.

— Non ! cria la foule.

— Vous êtes prêts à la signer ?

— Oui ! oui ! reprirent d’une seule voix les aventuriers.

— Vous jurez de vous y soumettre.

— Nous le jurons ? Vive Montbarts ! Vive Morgan !

— C’est bien, approuvez-vous la chasse-partie particulière ?

— Oui !

— Acceptez-vous les chefs qui ont été élus par le conseil suprême de l’expédition ?

— Oui :

— Vous jurez de leur obéir en tout ce qu’ils vous ordonneront pour le bien de l’expédition ?

— Nous le jurons ! nous le jurons !

— Pardon, amiral, dit respectueusement un aventurier, me permettez-vous de vous adresser une question ?

— Parle, frère, tu es libre encore d’interroger, je suis ton égal tant que tu n’as pas signé ton engagement.

— Vous ne nous avez pas fait connaitre le but de l’expédition

— Ce but ne peut et ne doit être révélé ici ; les Espagnols entretiennent trop d’espions parmi nous pour que nous leur donnions ainsi l’éveil sur nos projets.

— Je comprends, fit l’aventurier en hochant affirmativement la tête.

— Tout ce qu’il m’est permis de vous révéler, mes frères, continua Montbarts, c’est qu’après la victoire le plus pauvre de nous sera presque millionnaire cela vous suffit-il, frères ?

— Oui ! oui ! Vive Montbarts ! crièrent les aventuriers.

— Et toi, frère, as-tu à ajouter-quelque chose ?

— Oui, amiral, j’ai à ajouter ceci, que je vous prie de m’excuser d’avoir osé vous adresser une sotte question et que je vous remercie d’avoir daigné y répondre.

Puis il salua respectueusement et fit un pas en arrière.

— Personne n’a plus rien à dire ? demanda Montbarts.

Chacun se tut.

— Les engagements sont ouverts.

L’enrôlement commença aussitôt.

Il dura trois jours.