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LE FORESTIER
PAR
GUSTAVE AIMARD


I

Où le lecteur fait à peu près connaissance avec No Santiago Lopez
et avec sa famille


À cinq ou six lieues, un peu plus ou un peu moins peut-être, de la ville de Tolède, l’antique capitale des rois goths, puis des rois maures, après le démembrement du califat de Cordoue, et qui, après avoir eu deux cent mille habitants, en compte à peine vingt-cinq mille aujourd’hui, tant la dépopulation marche vite dans cette malheureuse Espagne ; à cinq ou six lieues environ, dis-je, de cette ville célèbre, dans les montagnes, au fond d’une vallée verdoyante et presque ignorée, s’élevait à l’époque où commence cette histoire, c’est-à-dire vers 1628, une humble chaumière construite en rondins, couverte tant bien que mal en chaume, appuyée contre un rocher énorme qui la défendait du vent du nord, et entourée sur tes trois autres faces par un enclos, bien entretenu et fermé d’une haie vive de bois épineux.