Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/32

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Celui-ci prit une calebasse pleine d’eau que lui présenta le hachesto, et dans laquelle trempait une touffe d’absinthe. Alors élevant la voix, il aspergea les quatre points cardinaux en disant :

— Wacondah ! Wacondah ! Esprit inconnu et tout puissant dont l’univers est le temple, maître de la vie de l’homme, protége tes enfants !

— Maître de la vie de l’homme protége tes enfants, répondirent en chœur les Apaches en s’inclinant avec respect.

— Créateur de la grande Chemiin-Antou[1] dont l’écaille supporte le monde, éloigne de nous Nyang, le génie du mal, livre-nous nos ennemis et donne-nous leurs chevelures, Wacondah ! Wacondah ! protége tes enfants !

— Wacondah ! Wacondah ! protége tes enfants ! reprirent les guerriers.

Le sachem s’inclina alors vers le soleil et jeta dans sa direction le contenu de la calebasse en disant :

— Et toi, astre sublime, représentant visible de l’invincible créateur tout puissant, continue à déverser ta vivifiante chaleur sur les territoires de chasse de tes fils rouges, et intercède pour eux auprès du maître de la vie ; que cette eau limpide que je t’offre te soit agréable ! Wacondah ! Wacondah ! protége tes enfants !

— Wacondah ! Wacondah ! protége tes enfants ! répétèrent les Apaches en s’agenouillant respectueusement, à l’exemple de leur chef.

Celui-ci prit alors une baguette médecine que lui remit le hachesto, et la brandit à plusieurs re-

  1. La tortue sacrée.