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DEUXIÈME PARTIE

LES FAUVES DES SAVANES


I

CE QUE C’ÉTAIENT QUE L’HÔTEL DE LA PROVIDENCE ET MAÎTRE LAFRAMBOISE, SON PROPRIÉTAIRE.


C’était dans les Montagnes-Rocheuses, vers la fin de l’année 1865.

La saison froide s’annonçait.

Tous les matins, depuis quelques jours, la gelée pénétrait le sol jusqu’à deux et même trois pouces de profondeur.

Les coyotes affamés et errant par bandes nombreuses troublaient le silence des nuits par leurs glapissements, que répercutaient avec un accent railleur les échos des mornes.

Une forêt épaisse, à peine sillonnée çà et là par quelques sentes de bêtes fauves, s’étendait sur toute une large vallée, puis escaladait les pentes abruptes de hautes montagnes, dont les sommets chenus et couverts de neiges éternelles fermaient l’horizon de toutes parts.

Cette forêt était formée par une seule essence d’arbres géants, véritables merveilles de la création végétale, et