— Comme tu voudras.
Et Cœur-Sombre lui jeta le mechero, que Main-de-Fer attrapa au vol.
Puis le chasseur fouilla les bottes l’une après l’autre.
Elles ne contenaient que trois nouveaux jeux de cartes neufs et biseautés toujours.
— Quel enragé joueur, dit en riant Main-de-Fer, tout en admirant le mechero.
Cœur-Sombre avait dénoué la faja en crêpe de Chine servant de ceinture au Mexicain ; il en défaisait les plis.
Tout à coup il poussa un cri de surprise.
— Hein ! fit Main-de-Fer, aurais-tu trouvé enfin ce que tu cherchais ?
— À peu près. D’abord voici une bourse qui me semble assez bien garnie d’or.
Et il fit voir à son ami une bourse algérienne en soie rouge qu’il tenait à la main, et à travers les mailles de laquelle on voyait briller un grand nombre de pièces d’or.
— Pauvre diable ! fit Main-de-Fer avec son sourire moitié figue, moitié raisin ; il ne se doutait guère que le hasard nous ferait ses héritiers.
— Ou ses exécuteurs testamentaires, reprit Cœur-Sombre ; si nous trouvons quelques renseignements sur lui, dans la lettre que voici.
Et il montra à son ami une lettre cachetée.
— À qui est-elle adressée ?
— Il n’y a pas de suscription.
— Caraï ! cela s’embrouille. Est-ce tout ?
— Oui ; il n’y a plus rien.
— Alors, enterrons au plus vite ce digne citoyen de la République mexicaine, puis après nous lirons la lettre.
— Es-tu prêt ?
— Je t’attends.
Cœur-Sombre enleva le cadavre dans ses bras et le porta près de la fosse.
Main-de-Fer le reçut, le coucha au fond du trou, et il sauta au dehors.