Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/384

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par les Indiens comme celui-ci l’a été, dit Main-de-Fer en riant. Ils se serviront de nos papiers pour allumer leurs calumets ; après cela, qui t’empêche de fouiller dans les poches de ce Mexicain ? Peut-être y trouveras-tu quelque chose ; quant à des papiers, cela m’étonnerait beaucoup.

— Pourquoi donc ?

— Dame ! je me suis laissé dire que les Mexicain, surtout sur la frontière, ne brillent pas par l’instruction ; cependant tu peux toujours essayer, nous avons le temps.

— Ma foi, je vais suivre ton conseil. Je ne sais pourquoi il me semble que je trouverai quelque chose.

— À ton aise ? cher ami.

Cœur-Sombre, sans davantage hésiter, se mit en devoir de fouiller le cadavre étendu à terre, près de lui.

Dans la première poche du pantalon, il trouva deux jeux de cartes crasseux, biseautés, cela va sans dire, et du papier à cigarette.

Dans l’autre poche, un méchero en or assez élégant, du tabac picado dans une vessie de porc, et quelque menue monnaie.

La poche intérieure de son dolman renfermait deux cornets, des dés pipés et un jeu de cartes neuf, mais biseauté.

C’était tout.

— Cela ne nous apprend que deux choses, dit en riant Main-de-Fer : d’abord qu’il est Mexicain, ensuite que c’était un joueur effréné, mais peu délicat. Allons, passe-le-moi.

— Attends, dit Cœur-Sombre.

— Pourquoi ? N’as-tu pas fait l’inventaire de ses poches ?

— C’est vrai, mais il me reste à visiter ses bottes et sa faja.

— En effet, c’est dans ces deux endroits que les Mexicains cachent ordinairement ce qu’ils ont de plus précieux ; en tout état de cause, je m’adjuge le mechero ; il me sera très utile.