Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/415

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Deux mois après, la fillette, complètement guérie, avait recommencé ses ébats joyeux.

Quelques jours plus tard, grâce à la protection du docteur, elle était entrée dans une des meilleures institutions de Paris spécialement destinée à l’éducation des jeunes filles pauvres.

Le docteur et Denizà s’étaient chargés du trousseau de leur petite protégée, et avaient payé d’avance huit annuités de la pension, réduite de moitié par la directrice de l’institution qui avait voulu s’associer à cette bonne œuvre.

Au bout de huit ans, l’enfant sortirait après avoir reçu une instruction solide, et avoir appris un métier, tel que peintre sur porcelaine, dessinateur sur bois ou graveur. Enfin, un de ces métiers qui, lorsqu’on est habile, donnent complètement de quoi vivre à ceux ou à celles qui les exercent sérieusement.

Le docteur et sa fille étaient donc naturellement très considérés par le concierge et sa famille.

Mal venus étaient ceux qui essayaient de se mêler des affaires de ces locataires respectés.

Le concierge les rembarrait de telle sorte qu’ils n’y revenaient plus.

Le lendemain du jour où Denizà avait rencontré Felitz Oyandi, lorsque le matin le docteur descendit pour sa promenade habituelle au Luxembourg, il demeurait alors rue d’Assas, il vit le concierge l’attendant le bonnet à la main sur le seuil de sa loge.

Le brave homme raconta tout au long la visite qu’il avait reçue le soir précédent, et de quelle manière il avait accueilli l’indiscret questionneur.

Le docteur remercia le concierge, le pria d’agir toujours de même, et il sortit, laissant le brave homme très heureux et très fier des compliments qu’il lui avait faits.

Seulement, le docteur, au lieu d’aller au Luxembourg, se rendit tout droit à la Préfecture de police, où il connaissait un des plus hauts employés, et il se fit conduire à son bureau

Il raconta alors ce qui s’était passé entre sa fille adop-