Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/425

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Elle frémit au funèbre récit des ravages causés par le général vomito, ainsi que les Mexicains appelaient l’horrible fléau qui combattait pour eux.

La jeune femme remercia du fond du cœur ses dévoués serviteurs, qui, par une innocente supercherie, lui avaient caché tous ces malheurs, et lui avaient ainsi sauvé la vie.

Puis, lorsque le passé fut épuisé, on parla de l’avenir, de l’arrivée prochaine de la comtesse de Valenfleurs, et l’on fit des châteaux en Espagne.

Du reste, le pays s’y prêtait.

Par suite d’un heureux hasard, le docteur d’Hérigoyen était arrivé à l’hacienda vers deux heures du matin, heure pendant laquelle on ne rencontre personne sur les routes ; les voyageurs ne quittant jamais leurs campements de nuit avant trois ou quatre heures du matin, afin de profiter de la fraîcheur des matinées.

Pendant le trajet de Paso-del-Norte à la Florida, trajet assez long cependant, le docteur n’avait fait aucune rencontre.

Ses éclaireurs indiens n’avaient relevé aucune piste suspecte.

Tous les peones de la rancheria située au pied de la colline dormaient, le docteur était entré à l’hacienda sans avoir été vu.

Au lieu de loger l’escorte dans la rancheria, don Cristoval, après s’être entendu avec le docteur, l’installa dans l’hacienda même, dans une troisième cour donnant sur le parc.

Le docteur fit mander le maréchal-des-logis-chef commandant les chasseurs d’Afrique, le sergent des chasseurs à pied et l’officier des guérilleros.

Il leur expliqua qu’ils étaient hors des frontières mexicaines, en plein désert, éloignés de tout secours ; qu’il était important qu’ils ne se laissassent pas apercevoir du dehors, parce que, dans cette position isolée, on était à chaque instant exposé aux attaques des bandits de la sa-