Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/450

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— Tu ne me réponds pas, mon fils, reprit le docteur.

— Denizà a répondu pour elle et pour moi, père, dit le jeune homme en souriant. Il me semble qu’un homme peut en toute sûreté de conscience accepter une telle condition, mais il est bien entendu qu’il n’y en aura pas d’autre.

— Je t’en donne ma parole.

— Il suffit, mon père ; nous acceptons, n’est-ce pas, Denizà ?

— Des deux mains, répondit-elle, en riant avec malice.

— Et vous, Bernardo ?

— Oh ! moi, vous le savez, tout ce que fait Julian est bien ; donc, j’accepte.

— À la bonne heure ! voilà qui est convenu, s’écria le docteur avec joie. Je savais bien que je ferais entendre raison à ces mauvaises têtes.

— Parce que, mon père, répondit Denizà, vous êtes la bonté, la sagesse et le dévouement.

Et elle l’embrassa avec effusion.

— Câline, lui dit-il avec une charmante bonhomie, il me fallait bien trouver un moyen, car plutôt que de me séparer de vous deux, je serais resté ici.

— Je le sais bien, répondit-elle avec émotion.

— Maintenant que tous les nuages sont dissipés et que le beau temps est revenu, dit en riant la comtesse, il s’agit de fixer la date du mariage. Je reprends la question où nous l’avons laissée.

— Le plus tôt possible s’écria Julian, en pressant les mains de Denizà, n’est-ce pas, chérie ?

— Oui, mon Julian ; puisque tout est arrangé, répondit-elle en souriant ; qu’en pensez-vous, mon père ?

— J’y consens ; mais pour que votre mariage soit valable, il faut qu’il soit d’abord contracté civilement par devant les autorités françaises.

— C’est juste, dit Julian, la cérémonie religieuse ne passe qu’en seconde ligne.