Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/106

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— Oui.

— Pourquoi ?

— Pour lui rendre son enfant qu’elle pleure sans doute.

— C’est vrai, pauvre femme, sa fille était sa seule joie.

— Vous ne la haïssez donc plus ?

— Que m’importe tout cela maintenant que je vais mourir !

— En effet ; alors dites-moi où je puis la voir ?

— Je ne demande pas mieux. Elle habite à…

Soudain une explosion se fit entendre, et Sebastian roula sur le sol en poussant un horrible cri d’agonie.

Les chasseurs sautèrent sur leurs armes et s’élancèrent dans la forêt, en se dirigeant sur la fumée qui, à un certain endroit, s’élevait en spirale vers le ciel.

Les recherches durèrent longtemps ; mais elles furent inutiles.

Ils ne trouvèrent rien.

L’assassin avait disparu, sans laisser de traces.

Les coureurs des bois se croyant, à cause de leur nombre, à l’abri d’une attaque, le campement n’était pas gardé.

Les sentinelles avaient été rappelées pour assister au jugement du prisonnier.

De guerre lasse, les chasseurs regagnèrent le brûlis.

— C’est le Mayor qui a fait le coup pour arrêter la faconde compromettante de son complice, dit Bernardo.

— C’est probable, mais il a trop tardé, répondit Julian ; nous avons le procès-verbal où son nom est écrit vingt fois tout au long.

— C’est vrai, dit Bernardo en riant. Pauvre Sebastian ! ce que c’est que de nous : il croyait être pendu, et pas du tout, il a été fusillé.

Lorsque les chasseurs furent de retour dans la clairière, leur surprise fut grande en s’apercevant que le corps du bandit avait disparu.

Pendant leur absence, on l’avait enlevé.

— Tout cela n’est pas clair, murmura Julian d’un air pensif ; il faudra bien qu’un jour ou l’autre je trouve la