Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/133

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— Comme j’apprends tout ce que j’ai intérêt à savoir, répondit évasivement Felitz Oyendi, avec ce ricanement de hyène qui lui était particulier, et dont il ponctuait toutes ses phrases quand il était joyeux.

— Bon ! toujours des mystères ?

— Pas le moins du monde : c’est tout simplement une question d’argent placé à gros intérêts ; je paye, et on me renseigne, voilà tout.

— Comme il te plaira. Après tout, cela t’intéresse plus que moi ; si je ne me trompe, tu en tiens toujours pour la Denizà ?

— Je ne dis pas non ; mais, sois tranquille, tu reconnaîtras bientôt que tu n’es pas aussi désintéressé dans cette affaire que tu le l’imagines.

— Hum ! qu’est-ce que tu as encore ?

— Rien, rien ! Ainsi, c’est bien entendu, c’est pour dimanche.

— Pour dimanche, oui.

— Tu ne changeras pas d’avis ?

— Pour rien au monde, je te le jure sur l’honneur de mon nom !

— C’est bien, je retiens ta parole, et alors dimanche…

— Eh bien ?

— Je te promets une surprise.

— Une surprise ?

— Oui.

— Agréable ?

— Ah ! tu m’en demandes trop. Tout ce qu’il m’est permis de te dire, à présent, c’est que tu es loin de te douter de ce que je te ménage.

— Ainsi, tu ne veux rien me dire ?

— Je m’en garderai bien, mon effet serait manqué.

— Alors, va au diable, toi et ta surprise !

— Cela pourrait bien nous arriver à tous trois.

— Comment ! à tous trois ?

— Dame, toi, moi et la surprise ; tu verras, je ne te dis que cela…