Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/158

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— Oui, vous avez raison ; il faut que nous ayons le dernier mot de cette mystérieuse affaire.

— Nous l’aurons, je vous le jure !

L’entretien se prolongea pendant quelques instants encore, mais sans offrir rien de particulièrement intéressant.

Puis, comme la journée s’avançait, les trois hommes levèrent enfin la séance et se séparèrent.

Ainsi qu’il s’y était engagé, Navaja, après un dernier entretien avec le Mayor, quitta le camp des aventuriers pour commencer son métier de batteur d’estrade.

Navaja était radieux.

Il avait joué son rôle avec une perfection rare et avait réussi à se faire imposer cette mission que secrètement il désirait si vivement obtenir.

Il lui fallait un prétexte plausible pour sortir du camp et aller avertir le Cœur-Sombre des mesures définitives prises par le Mayor.

Ce prétexte, qu’il cherchait vainement, le Mayor le lui avait lui-même fourni.

Tout était donc pour le mieux.

L’aventurier, pour se mettre autant que possible à l’abri de toute attaque des Peaux-Rouges, qui, ainsi qu’ils l’avaient annoncé clairement, devaient être embusqués aux environs du camp, décidés à faire un mauvais parti aux aventuriers qui tomberaient entre leurs mains, avait endossé un costume complet de coureur des bois ; son cheval lui-même avait été harnaché à la manière indienne, afin de mieux donner le change aux rôdeurs qui le dépisteraient.

L’aventurier avait garni sa ceinture d’un véritable arsenal : quatre revolvers à six coups, un long poignard, un couteau à la botte, un machete au flanc, un rifle et une courte carabine de fabrique anglaise à double canon d’une incomparable justesse.

Ainsi armé, l’aventurier ne redoutait pas l’attaque même de cinq ou six hommes.

Il avait de quoi leur répondre.