Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ras tes instructions avant mon départ ; et, sois tranquille, tout ira bien.

— J’en suis convaincu, je connais ton dévouement de longue date, répondit Julian.

— Ah ça ! reprit Bernardo, maintenant que tout est convenu et arrêté, je crois, sauf avis contraire, que nous n’avons plus rien à nous dire, et que nous pouvons nous séparer et essayer de dormir deux ou trois heures, car si je ne me trompe, la journée sera rude.

En effet, tout avait été discuté et réglé à la satisfaction générale.

Chacun se leva.

Mais au moment où, après avoir pris congé les uns des autres, les membres de ce conseil de guerre improvisé allaient quitter le salon, une détonation assez rapprochée se fit entendre tout à coup au milieu du silence.

D’un bond, le mayordome s’élança au dehors.

— Qu’est-ce cela ? demanda le docteur avec surprise.

— C’est un coup de feu, dit paisiblement Bernardo, en saisissant sa carabine posée dans un angle de la pièce.

— Serions-nous donc attaqués ! s’écria don Cristoval avec agitation.

— Ce n’est pas probable, dit froidement Julian, la nuit est trop avancée ; dans tous les cas, mieux vaut attendre ici le retour de ño Ignacio, qui ne tardera pas à nous apporter des nouvelles.

— Oui, il est plus prudent d’attendre le retour du mayordomo dans ce salon, dit le docteur.

— Attendons donc, reprit don Cristoval.

Julian et son ami, après s’être assurés que leurs armes étaient en état, s’étaient, prêts à tout événement, rapprochés de la porte.

Un quart d’heure s’écoule ainsi sans qu’un mot fût prononcé entre les quatre personnages, qui n’osaient se communiquer leur inquiétude.

Mais soudain un bruit de pas assez nombreux se fit entendre, se rapprocha rapidement, et bientôt le mayordomo parut, précédant Moucharaby, le domestique du docteur