Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/182

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réaliser de telles impossibilités qui, au Mexique, semblent toute naturelles.

Le général avait pris place au fauteuil d’honneur.

Il avait Julian à sa droite et Denizà à sa gauche.

Le repas fut ce qu’il devait être, c’est-à-dire somptueux, excellent et admirablement servi à la française.

Un cuisinier et un glacier français étaient venus tout exprès de Mexico pour le faire.

Ils avaient accompli de véritables miracles culinaires.

Potel et Chabot, si chers aux gastronomes parisiens, n’auraient pas aussi bien réussi. À l’exemple de Vatel, ils auraient eu la velléité de se passer leur épée à travers le corps, si depuis très longtemps déjà les cuisiniers ne portaient plus que des couteaux à découper.

Les crus de Bordeaux furent très appréciés par les connaisseurs, ainsi que les vins d’Espagne ; mais ce fut le champagne qui enleva tous les suffrages.

Les dames surtout en raffolaient.

Quatre heures sonnant à la grande horloge de l’hacienda, les clairons résonnèrent dans la cour d’honneur.

Le général X… et ses officiers se levèrent aussitôt.

L’heure du départ était venue.

Tous les autres convives voulurent se lever, mais le général insista pour qu’on ne se dérangeât pas.

Il s’excusa de ne pouvoir, à son grand regret, demeurer plus longtemps.

Il remercia en termes chaleureux don Cristoval de Cardenas et toutes les personnes présentes de l’accueil sympathique qui lui avait été fait.

Puis il salua les dames et quitta la salle suivi par ses aides de camp.

Le docteur, Julian, Bernardo et don Cristoval de Cardenas l’accompagnèrent.

Arrivés dans un petit salon où le général et ses officiers s’étaient débarrassés de leurs manteaux, et dont les