Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/195

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et derrière toutes les charmilles, mais conservant près de lui ses matelots afin de les lancer où besoin serait, en cas d’attaque, afin de donner le temps aux danseurs de venir prendre part à la lutte.

Le capitaine était aux anges.

Le digne marin était assez batailleur de sa nature ; pour lui, la fête était complète.

Cet accompagnement strident de la fusillade se mêlant à la musique de Strauss, lui semblait produire l’effet le plus pittoresque.

Il riait et se frottait les mains à s’enlever l’épiderme. Certes, il n’aurait pas consenti à troquer cette singulière petite fête, ainsi qu’il nommait cette terrible attaque, même contre le chargement complet de son trois-mâts la Belle-Adèle.

Cependant le Mayor, repoussé une première fois, ne s’était pas tenu pour battu.

Il voulait prendre sa revanche.

Rien ne devait l’arrêter…

Résolu à en finir à tout prix, pendant qu’il lançait ses hommes à un nouvel assaut, d’autres bandits attaquaient le bas de la muraille à coups de pioche et de levier.

La fusillade reprit plus intense et plus meurtrière.

Des bandits, embusqués dans les arbres, faisaient un feu roulant et bien dirigé sur les défenseurs du parc.

La situation devenait mauvaise pour les vaqueros.

Plusieurs d’entre eux déjà avaient succombé.

Julian dit quelques mots rapides au sous-officier commandant les chasseurs à pied.

Celui-ci fit un signe d’assentiment, et, ralliant ses hommes, il disparut avec eux dans les fourrés.

Le combat continuait toujours, les bandits, repoussés une seconde fois, étaient retombée au dehors.

La muraille, vigoureusement attaquée par le pied, oscillait.

Julian avait réuni une centaine de vaqueros prêts à s’élancer en avant à son premier signal.