Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sement aimable quand il voulait s’en donner la peine.

Le dîner fut fort gai.

Le général s’informa de ce qui s’était passé à l’hacienda.

Il avait bien entendu parler de l’attaque des bandits contre l’hacienda de la Florida, dit-il, mais tous les rapports qu’il avait reçus étaient si contradictoires et si embrouillés que la vérité ne s’y laissait nullement deviner.

Julian raconta alors, à la prière de tous les convives, les faits tels qu’ils s’étaient véritablement passés.

Ce récit imagé, fait de verve par le chasseur, intéressa vivement le général.

L’épisode du bal continuant au milieu de la fusillade l’enthousiasma véritablement.

— Bravo ! s’écria-t-il ; quoi qu’on en dise, les femmes seront toujours plus franchement braves que nous autres hommes ! C’est de l’héroïsme cela, mesdames, et je vous remercie au nom de la France.

— Nous acceptons votre compliment, général, car, venant de vous, il doit être vrai ; mieux que personne vous vous y connaissez, dit la comtesse de Valenfleurs, en s’inclinant avec un gracieux sourire.

Un murmure flatteur accueillit ces paroles prononcées par la comtesse.

— Du champagne ! Ce n’est qu’avec du vin de France que je veux porter un toast à nos belles compatriotes. Remplissez vos verres, messieurs, reprit le général ; je bois aux héroïnes de la Florida !

Ce toast fut chaleureusement acclamé par les convives.

— Messieurs, dit Denizà lorsque l’émotion se fut à peu près calmée, nous qui représentons ici les dames de la Florida, nous vous demandons de boire au général et à l’armée française !

Ce second toast fut accueilli par une véritable tempête d’applaudissements.

La joie était à son comble.

— Pardieu ! monsieur d’Hérigoyen, dit le général en riant, je vous déclare que votre femme est charmante, et que je l’aime à la folie ; aussi, prenez bien garde de ne