Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/275

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— Il n’y a pas de soin ! reprit Fil-en-Quatre qui affectionnait cette phrase.

Et il vida son verre.

— C’est un mâle ; il n’a pas froid aux yeux, dit la Marlouze avec complaisance. Je suis contente de voir que vous vous entendez.

— On me l’avait déjà recommandé, la mère, répondit le Loupeur en riant. C’est égal, ce que vous me dites de lui me fait plaisir.

— Ça y est-il ? reprit-elle.

— Oui, répondit le Loupeur en se levant, mouvement aussitôt imité par son compagnon ; quand il vous plaira, nous sommes prêts.

— Alors en route, mauvaise troupe, fit-elle en riant ; M. Romieux n’aime pas attendre ; et vous n’êtes pas encore rendus.

Les deux hommes la suivirent.

Elle les fit sortir de la boutique par une porte de dégagement percée à droite près du comptoir, leur fit traverser une pièce assez grande, servant de salon de société dans certaines circonstances exceptionnelles, prit deux lanternes sourdes allumées posées sur une table, en remit une à chacun des deux hommes ; puis elle ouvrit une seconde porte et ils se trouvèrent dans la cour.

Il faisait un froid très vif, l’obscurité était profonde, les deux hommes avaient caché les lanternes sous leurs blouses.

— Eh ! Cagnard ! cria la Marlouze, boucle la lourde, mon fiston.

— C’est fait ! répondit une voix avinée au fond du corridor.

— Alors nous sommes des bons, reprit la Marlouze ; il s’agit maintenant de ne pas nous amuser, hein ? car il fait un rude frisquet.

Elle s’approcha alors du puits, se baissa, sembla pendant quelques instants tâter avec les mains.

Puis, tout à coup une partie de la margelle du puits