Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/279

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— Bah ! ne t’inquiète pas, me pauvre vieille, vous ne sortirez pas par ici ; d’ailleurs, il suffirait de cinq minutes pour remettre l’échelle en place, si cela était nécessaire.

— Cristi ! s’écria Fil-en-Quatre avec une joyeuse admiration, comme c’est machiné ! Parole sacrée ! on se croirait à l’Ambigu.

— Je ne vois pas de passage, dit le Loupeur.

— En voici un, répondit Caboulot.

Il poussa un ressort, et une porte masquée s’ouvrit subitement dans le renfoncement même où ils se tenaient tous trois blottis.

Les trois hommes passèrent.

Puis Caboulot repoussa la porte qui se referma et devint invisible.

— Cristi ! dit Fil-en-Quatre, y a pas de soin ! et il ajouta en se frottant joyeusement les mains, c’est de plus fort en plus fort, comme chez Nicolet !

Les singuliers excursionnistes se trouvaient alors dans un immense souterrain, dont non-seulement, malgré la vive lumière projetée par la torche, il était impossible d’apercevoir l’extrémité, mais même de sonder l’étendue.

Ce souterrain paraissait être une carrière depuis longtemps abandonnée, et remontant à une haute antiquité.

À chaque instant, les trois hommes rencontraient de larges excavations, s’ouvrant comme des galeries dans différentes directions et semblant s’enfoncer très loin sous le sol.

La voûte était assez haute et soutenue de dix mètres en dix mètres par de solides piliers.

Quelques signes compréhensibles, et reconnaissables seulement pour Caboulot, l’aidaient à se diriger avec assurance et sans jamais hésiter dans ce dédale inextricable pour tout autre que lui.

En effet, les explorateurs traversaient souvent de larges salles presque rondes, où venaient aboutir, en rayonnant comme dans un carrefour, plusieurs larges galeries.

D’autres fois, la voûte s’abaissait tout à coup de telle