Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/278

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poliment le Loupeur ; à la mienne, qui marche fort bien, il est une heure vingt-sept minutes.

— Soyez les bienvenus, messieurs, nous nous entendons, reprit le troisième interlocuteur en s’avançant à la rencontre des deux hommes, et démasquant une torche allumée qu’il tenait à la main.

Les autres le virent alors, et ils le reconnurent.

— Tiens, Caboulot ! s’écria le Loupeur.

— Je me disais aussi : voilà une voix que j’ai entendue quelque part, ajouta Fil-en-Quatre ; ça va bien, ma vieille ?

— Très bien, merci, rangez-vous un peu dans cet enfoncement.

Les deux hommes obéirent.

Caboulot, dont nous connaissons enfin le nom, était un grand et solide gaillard d’une quarantaine d’années, à la face rougeaude et presque enflammée.

Ses traits avaient une expression de bonhomie narquoise, qui n’inspirait que médiocrement la confiance.

Il était à peu près vêtu comme ses deux compagnons, mais d’une façon encore plus misérable et plus dépenaillée.

Lorsqu’il vit les deux hommes blottis dans l’enfoncement, il saisit une espèce de manivelle fixée à la muraille, et après leur avoir dit :

— Surtout ne bougez pas.

Il tourna vigoureusement la manivelle deux ou trois fois, puis il se rejeta vivement en arrière.

— Tiens, qu’est-ce que vous faites donc ? demanda le Loupeur.

— J’assure nos derrières contre les mouches, répondit Caboulot.

— Bah ! dit Fil-en-Quatre, est-ce qu’il en est descendu d’autres avant nous ?

— Depuis midi c’est une procession ; vous retrouverez là-bas pas mal d’amis et de connaissances.

— Tiens, ça me va, ce sera agréable. Mais, dis donc Caboulot, c’est pas tout ça ! comment ferons-nous pour remonter maintenant que voilà l’échelle par terre ?