Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/281

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— Que regardes-tu donc ? lui demanda le Loupeur, intrigué par ces mouvements.

— Rien ; j’ai cru entendre du bruit.

— Est-ce que tu supposes que nous sommes suivis ?

— Peut-être, ces souterrains sont immenses.

— Nous en savons quelque chose ! dit Fil-en-Quatre avec un soupir étouffé.

— Bah ! dit Caboulot en riant, vous n’avez rien vu encore !

— Eh bien merci, j’en ai assez ; ce que j’ai vu suffit à me satisfaction personnelle, dit encore Fil-en-Quatre.

— Tu disais donc ? fit le Loupeur.

— Je disais, reprit Caboulot, que ces souterrains sont immenses. Nous ne connaissons pas encore toutes les galeries, et il n’y aurait rien d’étonnant, quoique je me croie sûr du contraire, que quelques-unes des sorties aient échappé à nos recherches.

— Diable ! fit le Loupeur, ce serait fâcheux.

— Très fâcheux, ponctua Fil-en-Quatre ; on ne serait plus chez soi.

— Oui, reprit Caboulot, très fâcheux. J’avais cru entendre du bruit dans une galerie devant laquelle nous venons de passer.

— Je n’ai rien entendu, dit le Loupeur.

— Ni moi non plus, ajouta Fil-en-Quatre.

— Alors, je me serai trompé ; et cependant, en allant au-devant de vous, j’avais déjà cru entendre le même bruit ; enfin, n’en parlons plus : c’est égal, je veillerai ; en route !

— Sommes-nous loin encore de l’endroit où nous allons ? demanda le Loupeur.

— Oui, je ne serais pas fâché de m’arrêter, je commence à être fatigué, ajouta Fil-en-Quatre en ricanant.

— Dans cinq minutes nous serons arrivés.

— Voilà qui est parler, à la bonne heure ! dit Fil-en-Quatre avec un soupir de soulagement.

— Allons ! en route ; nous n’avons déjà perdu que trop de temps.