Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/285

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Cependant, il lui sembla entendre le bruit d’un ressort qui se détendait.

Il sentit que quelqu’un l’enlevait dans ses bras et l’emportait.

Il ne fit aucune résistance.

Cependant il veillait. Il crut s’apercevoir que l’on montait et l’on descendait plusieurs fois, et que quatre ou cinq portes furent ouvertes, franchies et refermées avec précaution.

Puis on fit une halte assez longue.

On causait à voix basse.

Mais ce fut en vain que le Loupeur écouta.

Cet entretien avait lieu dans une langue qu’il ne comprenait pas.

D’ailleurs il n’entendait que très difficilement.

— Nous allons vous étendre sur une civière, dit enfin en français une voix qu’il reconnut pour être celle du valet : surtout ne bougez pas, vous risqueriez de vous blesser grièvement.

— Compris, répondit laconiquement le Loupeur.

Il demeura complètement passif.

Tant de précautions l’étonnaient et excitaient vivement sa curiosité.

La civière fut enlevée.

On marchait rapidement, autant qu’il lui fut possible de s’en rendre compte.

La température changea plusieurs fois, tantôt très froide, tantôt très chaude et humide.

— Bon ! pensait le Loupeur, est-ce que nous rentrons dans les souterrains ? Sur ma parole, c’est un véritable roman d’Anne Radcliffe en action ; que diable prétendent-ils faire de moi ? Bah ! nous le verrons bien !

Nous constaterons que depuis qu’il s’était séparé de ses deux compagnons, l’accent du Loupeur avait complètement changé, que maintenant, sauf le costume, comme voix, expressions et langage, ce n’était plus du tout le même homme.

Tout à coup il éprouva une légère commotion.