Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/304

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À la couleur, l’autre reconnut aussitôt leur valeur.

— Cent francs, dit-il avec dédain ; il n’y a pas gras.

— Comment ! ce n’est pas que cent francs ! s’écria Fil-en-Quatre, et c’est pour si peu qu’il voulait me faire tuer mon meilleur ami ? Eh bien, merci, en voilà un vieux rat !

— Le fait est que ce n’est pas grand’chose ; je vaux mieux que cela.

— Pardi ! fit l’autre avec conviction. Ah ! ça, tu le connais donc, ce vieux birbe ?

— Un peu, il a voulu me jouer un tour, et c’est moi qui l’ai mis dedans. Alors, il aura voulu se venger.

— Ce doit être ça. Vieux grigou, va ! tu me le paieras ! faut y rendre les fafiots garatés ?

— Allons donc ! tu planches, ma vieille ; tu lui diras, s’il t’interroge, que j’ai pris une voiture qui rentrait à vide ; voilà tout.

— Tiens, c’est une idée ! il n’y a pas de soin ; j’lui collerai ça dans l’tuyau de l’oreille ; il peut y compter, le vieux trompe-la-mort.

Tout en causant ainsi de choses et d’autres, vers deux heures du matin, les deux hommes arrivèrent devant la rue de Vanves.

Ils se séparèrent en échangeant une poignée de mains, et se donnant rendez-vous pour la soirée du lendemain, chez la Marlouze.


III

DANS LEQUEL REPARAISSENT PLUSIEURS DE NOS ANCIENS PERSONNAGES.


Avant d’aller plus loin dans notre récit, nous résumerons en quelques pages les événements qui s’étaient passés pendant les six ans qui séparent le der-