Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/338

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— Que pouvait donc nous vouloir ce brutal personnage ? demanda la jeune fille.

— C’est un fou ! répondit le jeune homme en riant.

— Il m’a fait peur, reprit Vanda.

— À quoi bon, chère sœur, nous occuper plus longtemps de ce maniaque ? reprit le jeune homme en haussant les épaules.

— Nous ne reviendrons pas au bois de Boulogne pendant quelque temps, n’est-ce pas, mon frère ?

— Pourquoi donc cela, petite sœur ?

— Parce que, je vous le répète, Armand, cet homme m’a fait une peur horrible ; je ne voudrais pas être exposée à le rencontrer de nouveau.

— Poltronne ! dit-il en riant.

— Promettez-le-moi, je vous en prie, Armand !

— Vous savez bien que je ne fais jamais que ce que vous voulez.

— Surtout n’en parlez pas à notre mère ; il est inutile de l’inquiéter.

— Quant à cela, chère Vanda, je ne puis vous le promettre, je dois, au contraire l’avertir.

— Il y a donc un danger alors ?

Armand éclata de rire.

— Aucun que je sache ; mais, dit-il gaiement, puisqu’à présent, à ce qu’il paraît, on laisse vaguer les fous en liberté, il est bon de se mettre sur ses gardes. Pour cela, on doit être averti. Vous sortez souvent seule avec notre mère, je ne voudrais pas pour rien au monde que, par ma faute, il vous arrivât, à l’une ou à l’autre, le plus léger accident.

— Il y a quelque chose là-dessous qui n’est pas clair. Vous me trompez, Armand ! dit la jeune fille en hochant sa charmante tête d’un air mutin.

— Que voulez-vous qu’il y ait, chère sœur ?

— Je ne sais pas, mais il y a certainement quelque chose.

Tout en causant ainsi à bâtons rompus, les deux