Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/407

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confonde ! mais maintenant c’est fini, il ne se hasardera plus à recommencer.

— Peut-être ?

— Hein ! que dites-vous donc ? Serait-il donc véritablement à craindre ?

— Oui, beaucoup plus que vous ne le supposez, mon camarade.

— Mais, pourtant…

— Le connaissez-vous, cet homme ?

— Comment le connaîtrais-je, mon ami ? Je ne l’ai même pas vu.

— C’est vrai, mais je l’ai vu, moi, et je l’ai reconnu, qui plus est ; et c’est précisément parce que j’ai prononcé son nom maudit, qu’il a tenté de me poignarder.

— Oh ! oh ! c’est donc sérieux, alors ?

— Oui, sérieux, trop même. Cet homme tient votre vie et la mienne dans ses mains ; et, ne vous y trompez pas, il est capable de se perdre lui-même pour nous entraîner dans sa chute, et nous faire, près de lui, monter sur l’échafaud.

— Ah ! çà, mais quel est donc ce misérable ? Vous ne m’avez pas dit son nom encore ; je le connais donc, moi aussi ?

— Oui, et depuis bien longtemps, malheureusement.

— Mais enfin, quel est-il ? quel est son nom ?

— Vous voulez le savoir ?

— Certes, je le veux.

— C’est Sebastian.

— Sebastian, votre matelot ?

— Oui.

— Mais vous m’avez dit qu’il était mort.

— Je le croyais.

— Et vous êtes bien sûr que c’est lui.

— Le doute n’est pas possible.

— Oh ! oh ! voilà une mauvaise affaire !

— Ah ! vous en convenez, maintenant ?

— Que faire ?