Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Est-ce dans cette maison que vous les recevrez ?

— Les principaux, oui ; avant une heure, tous les dégâts faits par ce démon de Sebastian seront réparés. Je vais faire le signal convenu avec la Marlouze pour prévenir nos hommes de la réunion de ce soir : avant deux heures, tous auront été convoqués.

— Voilà qui est bien. Nous nous reverrons dans la soirée, chez moi, afin d’arrêter les dernières mesures.

— Bien, vers quelle heure ?

— Entre minuit et une heure du matin, à ma rentrée du cercle.

— C’est entendu ; d’ailleurs, si vous n’étiez pas rentré je vous attendrais.

— C’est cela. Ah ! un mot encore, avez-vous écrit au Havre ?

— Oui, tout est prêt ; une embarcation pontée et disposée comme vous le désirez, attendra à Rouen et restera à vos ordres à compter de vendredi prochain, c’est-à-dire dans trois jours.

— Hum ! C’est bien loin Rouen, comment les conduire jusque-là ?

— J’ai tout prévu : un narcotique les mettra a notre discrétion, et pour éviter tout embarras, un bateau à vapeur microscopique, acheté par moi et monté par trois hommes sûrs, stationnera au Point-du-Jour et les prendra à son bord.

— C’est parfait.

— Vous êtes toujours pour l’enlèvement.

— Oui, plus que jamais ; quand je les tiendrai en pleine mer, nul ne les sauvera.

— Mais Vanda ?

— Vanda ignorera tout. Quant à sa mère, qu’elle y prenne garde ! Cette femme n’est plus la même : son amour s’est éteint et a fait place à une haine implacable. Je la soupçonne de vouloir me trahir ; sa passion pour sa fille l’a rendue presque folle ; malheur à elle, si j’acquiers la preuve de sa trahison…

— Comment pourrait-elle vous trahir ! La pauvre femme