Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/62

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— Vous y assisterez. N’avez-vous pas à déposer contre lui pour ce qui est arrivé ce matin dans le parc.

— Caraï ! c’est vrai ! Ah ! sur ma foi, cela me fera plaisir !

En ce moment, les chasseurs engagés par la comtesse de Valenfleurs, ayant Charbonneau à leur tête, entrèrent dans la cour d’honneur où se trouvaient les trois hommes.

Tous étaient à cheval et armés comme pour une expédition.

Les peones conduisaient en bride les chevaux de Julian, de Bernardo et du mayordomo.

— Pourquoi ce déploiement de force ? demanda Julian.

— Pour faire honneur aux Sachems comanches ; nous allons au-devant d’eux, répondit en riant le mayordomo.

— Allons ! dit gaiement Bernardo.

— Mais où les recevra-t-on ? reprit Julien.

— Dans ce grand bâtiment que vous voyez là, à l’extrémité de l’aile droite de l’hacienda. Il a été construit tout exprès pour des occasions semblables à celle de ce soir ; ce bâtiment communique avec les appartements intérieurs de cette partie de la maison d’habitation.

— Très bien, dit Julian en se mettant en selle, ce que son ami avait fait déjà, nous partirons quand il vous plaira.

— Vous êtes prêts ? partons !

Les cavaliers quittèrent alors l’hacienda et se lancèrent sur la pente conduisant à la Rancheria.

On fut obligé de prendre certaines précautions et de ne marcher qu’avec prudence pour éviter les accidents.

La route avait été défoncée en plusieurs endroits, coupée par des tranchées profondes et des chausse-trappes.

De distance en distance on avait élevé des épaulements en terre et fait des amas de bois considérables, afin de pouvoir, s’il était besoin, établir en un instant de solides barricades.

Grâce aux précautions prises, on n’eut aucun accident à déplorer.

La Rancheria se gardait militairement.