Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/63

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Au coucher du soleil, des sentinelles étaient posées tout autour des fortifications en terre qui avaient été réparées avec soin.

Un large fossé avait été creusé et un pont-levis établi du côté de la savane.

Le mayordomo échangea le mot d’ordre avec le vaquero chargé du commandement de la petite garnison, fit connaître le motif de sa sortie, et ordonna de baisser le pont-levis.

Dix minutes plus tard, toute la troupe galopait en pleine campagne.

Deux chasseurs avaient été lancés en avant à la recherche des Comanches.

Ces éclaireurs revinrent presque aussitôt, annonçant l’arrivée de trois ambassadeurs avec une suite d’une quinzaine de guerriers.

Tous étaient à cheval et armés de fusils de fabrique américaine.

La troupe des chasseurs fit halte.

Bernardo et Charbonneau s’avancèrent seuls au-devant des arrivants.

Le ciel, d’un bleu profond, était couvert d’un semis d’étoiles brillantes, au milieu desquelles étincelait la magnifique croix du Sud.

La lune, à son deuxième quartier, se levait et répandait une clarté qui permettait d’y voir comme en plein jour.

Les Comanches avaient imité la manœuvre des chasseurs : ils avaient fait halte.

Seuls les trois ambassadeurs avaient continué à s’avancer.

Arrivés à une vingtaine de pas les uns des autres, les deux blancs et les trois Peaux-Rouges s’arrêtèrent.

Charbonneau fit les salutations d’usage, auxquelles répondirent aussitôt les chefs.

Puis les deux groupes se rapprochèrent au petit pas de leurs chevaux jusqu’à ce qu’ils se trouvassent presque à se toucher.

— Mon père, le grand sagamore des Comanches, dit