Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/75

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elles sont justes ; aucune paix réelle n’existe entre les Comanches du Bison-Blanc et les coyotes faces-pâles ; la paix se fait avec des ennemis braves et loyaux, jamais avec des chiens voleurs ; ceux-ci on les dédaigne, on les méprise, on en a pitié même ; mais on se réserve toujours le droit de les punir ou de les châtier si, au mépris du droit libre de la savane, ils commettent une infamie et une trahison ; tel est le cas des Comanches du Bison-Blanc vis-à-vis des coyotes de la savane : donc, la guerre existe toujours ; le hachesto n’ira pas porter les flèches sanglantes. Les Sachems du Bison-Blanc remercient leur père de son hospitalité ; ils vont se retirer. La lune sera bientôt à la moitié de sa course, et les sachems ont une longue traite avant que d’apercevoir les tentes de leurs frères ; ils vont partir ; mais la troisième lune après celle-ci, cinq cents guerriers d’élite seront campés près du Rio Bravo del Norte, à la passée du Guanajo. Que mon père nous pardonne et qu’il nous permette de reprendre le chemin de notre campement.

— La loi indienne, dit l’hôte, est envoyée par le Wacondah : il est maître, répondit l’haciendero. La porte du calli est ouverte pour entrer comme pour sortir : remerciez ceux qui entrent, faites des souhaits pour le bonheur de ceux qui sortent ; mais mes enfants ne me quitteront pas sans emporter avec eux les présents de bienvenue. Douze mules attendent : huit sont chargées de fusils, une de couteaux à scalper, et trois de caisses de poudre et de rouleaux de plomb pour fondre des balles. Ces présents sont les seuls qui puissent convenir à de grands guerriers comme mes enfants. Je prie les Chefs et les guerriers de ne pas se lever encore, à chacun d’eux je désire offrir un souvenir de cette visite.

L’haciendero fit alors un signe de la main au mayordomo.

Celui-ci s’avança aussitôt, plusieurs peones le suivaient.

Sur l’ordre de don Cristova], les Sachems et les guerriers reçurent chacun un fusil, un couteau à scalper, un