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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/11

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L’inconnue ne portait sur elle aucuns papiers de nature à la faire reconnaître ; elle avait seulement une bourse bien garnie de pièces d’or mexicaines et espagnoles ; un magnifique collier au cou, des boucles d’oreilles en diamants, de riches bracelets et des bagues à tous les doigts, sauf à l’annulaire, dont toutes les bagues avaient été retirées, mais qui furent retrouvées dans la voiture.

Le médecin et le commissaire de police, après les avoir fait remettre, constatèrent qu’il restait une trace fortement creusée à la naissance du doigt, provenant selon toutes probabilités, d’un anneau de mariage ; le commissaire de police le fit rechercher, mais on ne le trouva pas : l’assassin l’avait enlevé.

Mais on ne s’avise jamais de tout.

Le linge de la pauvre morte était marqué de trois lettres ; ces trois lettres, entrelacées en forme de chiffre, étaient brodées en bleu sur les étoiles blanches.

Ces lettres étaient celle-ci : L. A. M. ; cet indice était bien faible, mais c’était un commencement ; le commissaire de police ne se tint plus pour battu.

On passe ensuite à l’examen de la voiture.

Elle ne portait de numéro ni à l’intérieur, ni à l’extérieur : à l’extérieur ce numéro avait été gratté et une couche de peinture avait été passée sur le grattage.

Ce meurtre était évidemment une vengeance, mais cette vengeance atroce était enveloppée du plus impénétrable mystère ; et la marque du linge devait être d’un bien faible secours.

Après les constatations légales opérées, procès-verbal fut dressé et signé par tous les assistants, puis le cadavre de la victime fut transporté à la Morgue et la voiture conduite à la fourrière.

Le jeune comte, après avoir de nouveau assuré le commissaire de police qu’il se tenait à sa disposition, si besoin était, salua le magistrat, prit congé de lui et quitta enfin le bureau.