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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/150

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cher à l’hôtel. Seulement, veillez avec soin pendant le trajet.

— Monsieur peut être tranquille, répondit le valet de pied en refermant la portière.

Un instant plus tard, la voiture quittait la file et descendait au grand trot le boulevard du côté de la Madeleine.

Le trajet se fit rapidement.

Charbonneau attendait au bas du perron l’arrivée de Bernard.

Il se hâta d’ouvrir la portière.

— Avez-vous quelques nouvelles ? demanda Bernard.

— Rien encore, répondit le chasseur.

Bernard hocha tristement la tête.

Après avoir échangé quelques paroles rapides avec Tahera et Charbonneau, l’ex-coureur des bois gravit le perron et pénétra enfin dans l’hôtel.

Julian d’Hérigoyen se tenait dans un petit salon contigu à la chambre à coucher de la comtesse, toujours en proie à de violentes crises nerveuses, et près de laquelle deux médecins célèbres se tenaient en permanence.

Julian professait une profonde et sincère amitié pour madame de Valenfleurs.

En ce moment il était pâle, agité, marchant d’un pas saccadé à travers la pièce, ne s’arrêtant parfois que pour jeter un regard d’impatience sur la pendule, ou échanger quelques paroles d’espoir à travers la portière, légèrement soulevée par Denizà, qui s’était faite la garde-malade de la comtesse, à laquelle elle avait de si grandes obligations.

Quand la porte du salon s’ouvrit et que Bernard parut, Julian poussa un cri de joie, et s’élança vers lui, en s’écriant :

— Enfin, te voilà !… tu as bien tardé, mon ami !

— C’est vrai, mon ami, pardonne-moi, répondit Bernard ; j’ai même failli ne pas venir du tout.

— Que veux-tu dire ? demanda Julian avec inquiétude.

— Plus tard, mon ami, je te conterai cela ; venons d’abord au plus pressé… Quelles nouvelles ?