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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/163

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reconnaître, et j’espère qu’à nous deux nous réussirons à démêler cet écheveau en apparence si embrouillé.

— Et moi, j’en ai la conviction, monsieur ; je compte surtout sur l’habileté de nos adversaires ; ils voudront trop finasser : à cause de cela même, ils se laisseront aller à commettre quelques bévues qui nous les livreront.

— Ceci est de la haute diplomatie, dit Bernard en souriant.

— Eh ! fit le policier avec une railleuse bonhomie, la diplomatie n’est, en somme, qu’un espionnage habilement organisé, la police elle-même n’est pas autre chose.

— Il y a beaucoup de vrai dans ce que vous dites là. J’aurais encore bien des confidences à vous faire, mais le temps me presse, et j’ai promis à M. d’Hérigoyen que madame de Valenfleurs aurait dans une heure des nouvelles. Nous remettrons donc ces confidences à un autre moment, bien qu’elles ne manquent pas d’une certaine gravité.

— À ce propos, permettez-moi de vous faire observer que vous vous êtes, je crois, un peu trop avancé en faisant cette promesse.

— Peut-être ! répondit le coureur des bois, avec un sourire énigmatique.

— En attendant ces nouvelles, sur lesquelles, je vous l’avoue, je ne compte que très médiocrement, il est une révélation très importante pour le succès de notre campagne, et que, je ne sais comment, je n’ai pas songé à vous faire encore, monsieur.

— Laquelle ? demanda Bernard curieusement.

— Celle-ci, monsieur : si nous voulons réussir, il importe que, avant toute chose, nous cherchions la femme. Aussitôt que nous l’aurons trouvée, la moitié et la plus difficile partie de notre besogne sera faite, et les choses marcheront alors toutes seules.

— Qu’entendez-vous par cette recherche de la femme ?

— Vous ne comprenez pas ?

— Ma foi non, pas du tout, je le confesse, d’autant