Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/182

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avons calomnié cette jeune femme, elle n’est pas coupable, j’en suis convaincu !

— Peut-être a-t-elle été aussi victime de cet odieux attentat, et malheureusement tout le fait supposer, mais il est impossible qu’elle en soit complice ! ajouta Julian.

— Je commence aussi, messieurs, dit le policier, à croire que…

Mais tout à coup il tressaillit, poussa une exclamation de surprise, et ses traits prirent une expression véritablement diabolique.

Les deux hommes se retournèrent vivement.

Quelque temps auparavant, miss Lucy Gordon avait été assez sérieusement indisposée pour garder la chambre pendant deux ou trois jours.

Le feu avait été allumé dans sa chambre à coucher, et l’on n’avait pas encore songé à enlever les cendres.

C’était la vue de ces cendres qui avait causé une si vive émotion au digne Pascal Bonhomme.

Or, grande fut la surprise des deux amis, en se retournant, de voir le policier à quatre pattes devant la cheminée, et ramassant dans les cendres, qu’il écartait avec soin, quelques morceaux de papier plus ou moins brûlés, les rassembler avec les plus grandes précautions, et les lire avec une joie évidente.

— Qu’y a-t-il donc ? demanda Julian avec étonnement.

— Auriez-vous découvert un trésor ? ajouta Bernard avec un sourire un peu railleur.

Le policier ouvrit froidement son portefeuille, y renferma soigneusement les papiers recueillis par lui dans les cendres laissées dans la cheminée, puis il se releva, épousseta avec soin ses genoux, et, lançant par-dessus son binocle un regard d’une expression singulière à Bernard :

— Oui, monsieur, lui dit-il avec un sourire caustique, je crois avoir découvert un trésor. Ces papiers, si soigneusement ramassés, sont tout simplement les morceaux