Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/280

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mises par lui, moi, pour obtenir enfin la vengeance que je poursuis depuis longtemps sans l’obtenir.

— Ayez encore un peu de patience. J’ai des renseignements à prendre, des recherches à exécuter, un plan en cours d’exécution à modifier à cause des nouvelles que j’ai reçues. Cela me prendra au moins deux ou trois jours. Ce serait une folie de tenter quelque chose avant cela.

— Peut-être sera-t-il trop tard, dit Sebastian en hochant la tête d’un air de doute. Je vous le répète encore : prenez garde !… Vous ne savez pas ce que sont ces hommes, et moi je les connais depuis vingt ans !

— Très bien ; c’est convenu ! s’écria-t-il en riant. Vous tenez donc toujours à participer à l’expédition décisive ?

— Plus que jamais ; sans cela, serais-je ici ?

— C’est juste. Nos conventions tiennent toujours.

— Parfaitement. Nous n’avons rien à y modifier, il me semble ?

— Rien, c’est vrai. Et l’argent ?

— Il est prêt, d’ailleurs vous en avez déjà touché la moitié.

— J’irai prendre le reste en venant vous chercher pour le bal ?

— C’est convenu ; seulement, ne tardez pas trop, croyez-moi…

— Allons donc ! vous êtes un trembleur ; mais, soyez tranquille, je ne perdrai pas de temps ; j’ai autant que vous hâte d’en finir. Avez-vous autre chose à me dire ?

— Un renseignement que je voudrais vous demander.

— Parlez !

— Qu’est-ce que c’est que cet homme de la cour des Fontaines ?

— Voilà ce que je ne saurais vous dire. C’est un homme sombre, mystérieux, cachant sa vie, et ne fréquentant que quelques personnes. Il est très riche et passe pour Yankee ; du reste, il en a toutes les allures ; mais, malgré la perfection avec laquelle il parle anglais, je le crois Français ; il paraît très étroitement lié avec