Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/343

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nous nous bornerons à constater que Bernard la suivit dans le faubourg Saint-Antoine, dans la rue de Reuilly et tout autour de la maison.

Seulement elle était double.

Il y avait un autre pas à côté de celui du Loupeur.

Cette seconde trace était celle des pas de Fil-en-Quatre, auquel, on s’en souvient, le Loupeur avait donné rendez-vous dans un cabaret borgne situe non loin de l’ancienne petite-maison.

Vers cinq heures du soir, leurs affaires terminées, Bernard et ses deux compagnons sonnèrent à la porte de la maison, qui s’ouvrait aussitôt.

Grande fut la surprise de Bernard lorsque, dans la première personne qu’il aperçut, il reconnut Julian.

Celui-ci lui avoua en riant qu’il n’avait pas rempli la tâche qu’il avait acceptée, son inquiétude étant trop grande pour lui permettre aucun travail tant que la comtesse et sa chère Denizà ne seraient point en sûreté, que d’ailleurs il avait compté sur lui.

Bernard se mit franchement à rire, et il lui avoua que lui aussi avait compté sur lui.

Il rapporta alors à Julian tout ce qu’il avait fait.

Le résultat était important du reste, l’échec du Loupeur ayant dû effrayer le bandit en lui prouvant que, le jour où ses redoutables adversaires voudraient s’emparer de lui, cela leur serait facile malgré ses ruses et ses finesses.

Mais les deux coureurs des bois, maintenant que tout était en ordre et préparé pour une énergique résistance, décidèrent de ne pas plus longtemps rester inactifs.

Le second jour après celui de leur installation rue de Reuilly, vers dix heures du matin, ils quittèrent la maison avec leurs amis, résolus à se remettre sur la piste du Mayor et à ne pas la quitter avant d’en avoir atteint la fin.

Madame la comtesse de Valenfleurs se plaisait beaucoup, nous l’avons dit, dans cette maison ; car elle avait surtout besoin de solitude, afin de s’entretenir avec sa douleur.

C’était depuis qu’elle l’avait perdue qu’elle sentait toute