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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/356

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fallait pas rester si longtemps à écouter des histoires ; allons, en route !

Le marquis, après avoir arrêté tant bien que mal le sang qui sortait de sa blessure, suivit Fil-en-Quatre.

Mais les deux coups de revolver et les cris de la comtesse avaient été entendus.

Bientôt les fugitifs entendirent sous bois les pas pressés de plusieurs hommes qui accouraient en toute hâte dans différentes directions.

— Mort diable ! s’écria le marquis, dépêchons-nous ; quelques pas encore, et nous sommes sauvés.

Et il redoubla d’efforts.

Il siffla : un sifflet pareil lui répondit presque aussitôt.

— Voici nos hommes, nous sommes sauvés ! s’écria le marquis. Courage, garçon !

En ce moment, plusieurs coups de feu éclatèrent sous le couvert.

— Mille tonnerres ! s’écria le marquis, nous sommes vus !

Fil-en-Quatre ne répondit pas ; il courait toujours.

Mais sa course s’appesantissait.

Tout à coup il chancela.

— Prenez-la, partez ; j’ai mon compte ! dit-il d’une voix chevrotante. — Y a pas d’soin, ajouta-t-il. Ah ! si j’avais pu me sauver !

Le marquis s’arrêta.

— Tu es blessé ? lui demanda-t-il.

— Je suis tué ! répondit Fil-en-Quatre en s’appuyant contre un arbre.

— Au secours ! s’écria la comtesse d’une voix vibrante.

Et, se débarrassant des bras presque inertes du bandit, elle essaya de fuir.

— Ah ! demon ! s’écria-t-il avec rage, cette fois tu mourras !

Et il la saisit par le bras.

Une seconde décharge éclata ; le marquis chancela.

— Mort diable ! j’en tiens ! s’écria-t-il avec rage.

Il laissa échapper son poignard et s’enfuit.