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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/377

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Là, il avait tourné et avait gagné les quais en descendant la Seine, il avait passé devant la Manutention, avait gravi au pas la pente du Trocadéro, puis il avait pris la rampe de Passy, au sommet de laquelle se trouve une espèce de carrefour.

Il avait tourné à droite, avait fait quelques pas et s’était tout prosaïquement arrêté devant la porte d’une maison isolée, d’assez piètre apparence.

Là, le cocher avait quitté son siège et s’était approché de la porte de la maison, non pour sonner — il n’y avait pas apparence de sonnette, — mais sans doute afin d’ouvrir lui-même cette porte.

Puis le Mayor avait mis pied à terre. Ses traces n’étaient pas nettes ; elles étaient piétinées comme s’il y avait eu, non pas lutte, mais certains efforts.

Évidemment Vanda résistait ; elle refusait de descendre. Le Mayor, selon toutes probabilités, l’avait enlevée dans ses bras et transportée dans la maison, sans lui laisser poser le pied à terre.

Mais la jeune fille n’en avait pas moins, malgré les minutieuses précautions de son ravisseur, réussi à laisser des traces de son passage.

Une bague fort riche, dernier cadeau de son fiancé, avait été jetée par elle, comme un appel suprême pour venir à son secours !

Le comte Armand recueillit pieusement la bague, ainsi qu’il avait déjà fait pour les boutons d’oreilles.

— C’est l’histoire du Petit Poucet mise en action, dit gaiement Julian.

— Vous me promettez, n’est-ce pas, mon ami, que nous la retrouverons ? lui demanda le comte avec anxiété.

— Il me semble que nous sommes sur la voie, répondit Julian en riant.

— Oui, c’est admirable ! s’écria le jeune homme !

— Eh bien, continuons nos recherches,

Après avoir déballé ses voyageurs, ainsi que disent élégamment MM. les cochers, celui du coupé remonta sur son siège et repartit.