Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/48

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Cinq minutes plus tard, la voiture s’arrêtait devant la grille du château de M. le sénateur de Ladoucette.


XI

CE QUI SE PASSA DANS LA MAISON DES VOLEURS ET DE QUELLE FAÇON GÉNÉREUSE LE MAYOR ET SON AMI S’ACQUITTÈRENT ENVERS LEURS FIDÈLES ASSOCIÉS, ET CE QUI S’ENSUIVIT.


Aussitôt la voiture arrêtée, Caboulot ouvrit la portière et sauta sur la route.

— Attendez-moi un instant ; il me vient une idée, dit-il, un de nos hommes est embusqué ici près.

— Faites, cher ami, répondit le Mayor, qui n’était pas fâché de rester seul avec son ami, avec lequel il désirait causer en particulier ; surtout, ne soyez pas trop longtemps.

— Cinq minutes à peine, est-ce trop ?

— Non, allez !

Caboulot s’éloigna aussitôt.

L’avenue des peupliers était complètement déserte.

La nuit était sombre et sans lune.

Sauf les aboiements éloignés de quelques chiens de fermes, un silence profond régnait sur la campagne.

Caboulot fit quelques pas dans la direction de l’avenue, et arrivé à un certain endroit, il s’arrêta et siffla doucement d’une certaine façon.

Une ombre noire surgit au-dessus des blés.

— Est-ce toi, la Gouape ? demanda Caboulot d’une voix contenue.

— C’est toi, Caboulot ? répondit l’autre.

— Oui ; viens.

La Gouape, puisqu’il portait ce nom harmonieux, fut en quatre enjambées près de son ami.

— Me voilà ! dit-il.