Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/70

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dirigea au grand trot en faisant un détour pour rentrer à Paris par la Chapelle.

À peu près à la moitié du chemin, la voiture dépassa un homme et une femme qui marchaient bon pas du côté de Paris.

Ces deux individus étaient Sebastian et Michela.

— En voilà qui sont heureux, dit Sebastian en lançant un regard de convoitise au brillant équipage : ils sont bien commodément assis dans leur voiture, et ils ne se fatiguent pas.

Il était loin de se douter que ceux qu’il enviait ainsi étaient les assassins qu’il fuyait en si grande hâte, et auxquels il n’avait échappé que par miracle.


XII

DANS LEQUEL REPARAISSENT DEUX DE NOS PERSONNAGES FORT PEU SYMPATHIQUES, MAIS QUI ONT CEPENDANT UNE CERTAINE IMPORTANCE ET QUE NOUS NE POUVIONS NÉGLIGER PLUS LONGTEMPS.


Fil-en-Quatre ne faisait depuis quelque temps que de très rares apparitions chez la Marlouze, la maîtresse du tapis-franc de la cour de Rome, dont il était devenu, depuis trois ou quatre mois, un des plus fidèles habitués, à ce point, qu’une table particulière lui était réservée près du comptoir de la digne ogresse, par laquelle il avait été pris en grande affection.

L’inquiétude était grande parmi les consommateurs attitrés du tapis-franc.

Fil-en-Quatre passait pour un bon zigue, ayant de l’atout et pas chien avec les camaros. Chacun commentait à sa façon cette disparition inexplicable du digne rôdeur de barrière.

Depuis dix jours, personne ne l’avait rencontré aux